L'étrange histoire de Benjamin Button de David Fincher:
Autant le dire de suite : je me suis fais chier comme jamais devant ce film.
Jamais une seule seconde, je n'ai ressenti de l'empathie pour les personnages et l'histoire ne m'a que peu concernée ni touchée.
J'avoues avoir eu quelques réticences à la sortie du film mais ayant lu quelques avis sympathiques je me suis laissé tenté...Bien mal m'en a pris.
L'histoire avait pourtant de quoi me séduire mais même là c'est le néant. Elle sert juste de prétexte à rendre chaque scène oscarisable. C'est d'ailleurs bien là que le bas blesse, tout est fait pour que les statuettes d'or lui tombent dessus. Lent, incohérent, personnages naïfs et niais, histoire d'amour bouleversante, scénario incongrue et très plat, tout est poncifs et clichés dans ce film.
Quelques passages m'ont tout de même plu, notamment celui où Button part en guerre sur son rafiot, le traitement est intéressant, de même que le passage à Paris lorsqu'il raconte l'accident et les petites saynètes où le vieillard se prend la foudre sur la tronche.
Visuellement c'est très beau mais pareil, j'ai trouvé ça très froid et surfait. Les acteurs font leurs boulot même si ce n'est clairement pas leurs meilleurs films, très loin de là.
Une réelle déception et un franche ratage à mon avis, je me suis acheté la nouvelle de Fitzgerald pour comparer, on verra si le matériel de départ est aussi peu encourageant.
En y repensant, j'ai même voulu quitter la salle mais ma tendre m'en a dissuadé (pour infos elle n'a pas aimé non plus)
Bref, un mauvais film de Fincher, le premier, en espérant qu'il s'arrête là, parceque son délire du "Tout est possible en ce bas monde" me fait plus que peur, surtout quand on voit l'idée de son prochain métrage.
A croire que le cinéma de Fincher se calque sur l'ambiance politique de son pays.
Désoeuvrant.
La fille de Jack l'éventreur (Hands of the ripper) de Peter Sasdy:
Sous ce titre français complètement naze, se trouve un bijou des studios Hammer. Je ne referai pas un historique du studio (wikipédia est là pour ça) mais c'est celui qui est à l'origine de la multitude de films, plus ou moins bons, sur les montres célèbres de la culture mondiale.
Je n'en ai pas vu beaucoup des films issus de ce studio mais à chaque fois c'était un réel plaisir mais faudrait que je m'y replonge plus en profondeur, j'étais plus jeune et je ne me souviens pas de tout, voire de rien.
L'histoire de celui est, une fois de plus, très basique:
Jack l'éventreur a une fille et un soir, alors qu'il est pourchassé, il rentre chez lui et tue sa femme devant les yeux de la gamine. Dix ans plus tard et après un meurtre, on retrouve la fille qui va être recuillie par un médecin.
Le scénario est somme tout très simple, ce qui fait sa force c'est l'utilisation de la psychologie et de la psychanalyse pour expliquer les raisons de la folie meurtrière de la jeune fille. Approche très intéressante, puisqu'au vu de l'époque (1971) et vu le genre de films, ce n'était pas franchement attendu et le résultat tiens vraiment la route.
Le Docteur Pritchard (Eric Porter) sous couvert de faire avancer son domaine, va prendre des risques inconscients, irresponsables et participer involontairement aux actes de la jeune fille.
Une idée très intéressante qui tiendra en haleine, malgré la durée du métrage (81 min), tout cela est très bien rempli.
Tout comme les meurtres, très visuels et sanglants, la fin est plutôt inattendue mais reste cohérente avec le reste.
Visuellement c'est superbe, j'avais un peu peur de mon dvd étant donné qu'il est issue de la collection Mad movies mais force est de constater que les couleurs et les effets de lumières sont sublimes.
Pour un film de 1971 qui ne soit pas un blockbuster et dont le dvd se trouve à 1€ dans les bonnes boutiques, c'est une réelle surprise.
Les effets spéciaux ne sont pas du tout grotesques et offrent de jolis effets sanglants et qui font mal.
Peut-être pas un chef d'oeuvre mais un agréable moment et un vrai produit typiquement Hammer et ça pour les fans, ça n'a pas de prix.
La secte sans nom de Jaume Balagueró :
Pour son premier film, Jaume Balagueró, nous emmène dans un univers glauque et très noir et nous fera voyager dans les méandres d'esprits malades.
L'idée de départ est la plus simple possible, une fille assassinée qui appelle sa mère cinq ans après le drame. La mère va donc rechercher , au fil des indices laissés, une vérité coup de poing.
Un traitement très intéressant d'une histoire basique au départ, la recherche de la vérité et le cheminement qui en découle sont très bien amenées.
Rien n'est laissé au hasard et tout est fait pour que le spectateur soit au même niveau que les différents personnages : avançant avec difficulté dans une affaire qui leurs échappent totalement, découvrant les bribes de réponses sans pour autant savoir.
Le dénouement, est à propos, un coup de poing qui en laissera beaucoup de marbre mais qui prouve et affirme que le métrage dispose d'un vrai cachet, d'une vraie identité.
Pas de spoil ici mais sachez que tout ne se révèlera pas une fois le générique se déroulant, très référentiel sur certains points, le scénario demande un réel effort de concentration, si on en veut les aboutissants.
Je suis arrivé à ma propre conclusions qui me va comme ça.
Techniquement, on se retrouve avec une image un peu granuleuse et poisseuse qui sent bon la frousse qui ajoute au sentiment de malaise.
La mise en scène est très bien pensée et permettra à ceux qui ne comprennent pas trop, de suivre un vrai thriller au cheminement parfois classique mais très efficace.
Les acteurs ne sont pas en reste, j'ai trouvé qu'ils avaient tous un petit quelque chose, un vrai charisme, même les seconds rôles.
On les retrouve d'ailleurs, pour certains, dans les autres métrages de Balagueró.
Pour finir, je parlerai de l'univers de ce réalisateur, l'impression que chaque métrage pourrait avoir un lie quelconque avec les autres.
Ici le personnage de Santini, pourrait très bien être à l'origine de Rec, ça pourrait coller parfaitement. Je n'ai pas vu ses autres films donc je ne m'avancerai pas mais promis si je trouve des ouvertures possibles entre les films j'en parlerai, probablement rapidement puisque je me suis procuré le second film de ce réalisateur : Darkness.